Je suis #AfricaineEtPlurielle! Et vous?

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« Nous sommes si profondément conditionnés aux rôles de genre que nous leur obéissons souvent même quand ils contrarient nos désirs véritables, nos besoins, notre bien-être. »

Chimamanda Ngozi Adichie

Être une femme africaine, c’est tenter de garder la tête haute alors même que l’on porte sur les épaules le poids d’injonctions permanentes. A la source de ces injonctions, une représentation des femmes africaines qui est délibérément réductrice (car elle limite la place de la femme dans la société à celle d’une citoyenne de seconde zone), excluante (car elle met au ban de la société toute femme qui refuse de se réduire au carcan que le patriarcat lui impose), et dangereuse (car elle justifie la violence faites aux femmes et l’inégalité entre les genres).

Nul.le n’est plus mal représenté.e que les femmes africaines – sauf, peut-être, les féministes du continent. A force de présenter les femmes africaines comme des victimes sans défense qui ont besoin d'un soutien extérieur (c’est-à-dire occidental et/ou masculin) pour faire valoir leurs droits, beaucoup en viennent à oublier que millions de femmes sur notre continent s’organisent pour lutter contre le patriarcat depuis des siècles. Ainsi, les féministes africaines sont souvent perçues comme des exceptions à la règle victimaire, voire comme des traîtres à la culture africaine.

Nul.le n’est plus mal représenté.e que les femmes africaines – sauf, peut-être, les féministes du continent.

Du coup, comme tous les ans à l'approche de la Journée Internationale de la Femme Africaine (officiellement appelée Journée panafricaine de la femme, lors de sa création en 1962 par l'Assemblée de l'Organisation de l'unité africaine après la tenue d'une première conférence panafricaine des femmes à Dar es Salaam, en Tanzanie), je me pose des questions. Quelles femmes seront mentionnées dans des communiqués de presse du 31 juillet ? Quels visages seront photographiés et imprimés sur des pagnes ? Et qu'en est-il des millions de femmes africaines qui seront, comme chaque année, exclues des réflexions et des célébrations, seulement parce qu’elles refusent d’entrer dans le moule de la femme africaine ? Ne sont-elles pas des femmes africaines ?   

Les femmes africaines doivent trop souvent faire un choix : accepter d’incarner une vision d’elles-mêmes qui met en péril leur dignité, leurs droits, voire leurs vies, ou assumer et exprimer leur complexité et vivre au ban de la société. Il est temps que les choses changent. Il est temps pour nous, femmes africaines, d’assumer et de faire imposer le fait que nous sommes plus diverses que ce que la société patriarcale souhaiterait (faire) croire.  

C’est pourquoi je lance aujourd’hui la campagne #AfricaineEtPlurielle (#FlipTheScript), menée par Eyala en partenariat avec la Campagne Ça suffit (Enough Campaign) d’Oxfam International.

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La campagne #AfricaineEtPlurielle remet en cause les stéréotypes et les normes sociales qui projettent une vision réductrice, négative et dangereuse de ce que la femme africaine doit être. Elle donne également la parole à des femmes et féministes africaines qui brisent le moule et incarnent et la diversité et l'autonomie des femmes africaines. Celles qui refusent que les hommes ou que l’Etat décident à leur place de ce qu’elles peuvent faire de leurs corps. Celles qui refusent de se soumettre à l'autorité masculine parce que « c’est comme ça ». Celles qui font mentir l’idée que les femmes africaines n’ont pas le droit d’éprouver de plaisir sexuel. Celles qui remettent en cause le mythe selon lequel l’homosexualité serait importée. Et celles qui mènent une lutte acharnée contre le patriarcat en utilisant des modes d’expression et d’organisation qui sortent des sentiers battus.

Il ne s’agit pas seulement de changer la façon dont les femmes africaines sont perçues par la société. Il s'agit surtout de mettre nos visions et nos voix au cœur de notre action, et de nous assumer telles que nous sommes plutôt que telles que nous sommes supposées être.

Il s'agit surtout de mettre nos visions et nos voix au cœur de notre action, et de nous assumer telles que nous sommes plutôt que telles que nous sommes supposées être.

Je vous invite donc à me rejoindre cette semaine (du 27 au 31 juillet) pour affirmer haut et fort : Je suis #AfricaineEtPlurielle ! Pour vous inspirer, retrouvez-moi sur les réseaux sociaux pour des conversations avec des femmes et féministes africaines qui transgressent les normes. Voici le programme de la semaine: 

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Le mardi 28 juillet à 14h GMT, rejoignez-moi sur Instragram live (@Eyalablog) pour une conversation avec Rachael Mwikali, une féministe kenyane dont le travail se concentre sur les femmes vivant dans les quartiers informels de Nairobi, grâce à son travail au sein de la Coalition for Grassroots Human Rights Defenders. (En anglais – un résumé sera présenté par la suite).

Le mercredi 29 juillet à 14h GMT, je serai en direct sur Facebook (@EyalaBlog) pour discuter avec deux jeunes féministes d'Afrique de l'Ouest francophone : Emma Onekekou (de Côte d'Ivoire et du Burkina Faso), créatrice d’EmmalInfos, une plateforme numérique qui amplifie les voix des femmes queer d'Afrique francophone et Bintou Mariam Traoré, de Côte d'Ivoire, qui a lancé la campagne virale #VraieFemmeAfricaine en début d’année. (En français.)

Le jeudi 30 juillet à 14h GMT, retrouvez-moi sur Twitter (@EyalaBlog) pour un entretien en live avec la militante féministe et auteure ghanéenne Nana Darkoa Sekyiamah, créatrice du blog Adventures from the Bedrooms of African Women, et autrice de Sex Lives of African Women (à paraitre en juillet 2021). (En anglais – un résumé sera présenté par la suite).

Le clou du spectacle : un webinaire (bilingue) le 31 juillet à 14h GMT pour célébrer ensemble la Journée Internationale de la Femme Africaine (et le deuxième anniversaire d'Eyala!). On retrouvera Rachael et Nana Darkoa avec ainsi que d'autres femmes africaines qui remettent en cause les normes sociales et les stéréotypes qui perpétuent la violence contre les femmes en Afrique, à savoir :

  • Dr Tlaleng Mokofeng (Afrique du Sud) : Docteure en médecine (MBChB), militante pour la santé et les droits sexuels et reproductifs, Rapporteure Spéciale des Nations unies sur le droit à la santé, et autrice de Dr T: A Guide to Sexual Health & Pleasure.

  • Souad Douibi (Algérie) : Artiste plasticienne, performeuse et enseignante d'art thérapie. En 2016, Souad a créé une magnifique performance nommée dans laquelle elle écrivait le mot "Imra'a" (femme) sur les murs d'Alger, suscitant un débat public sur la place de la femme dans la société.

  • Cleopatra Kambugu (Ouganda) : Femme transgenre, Directrice des programmes au fonds activiste africain UHAI EASHRI qui soutient les droits des minorités sexuelles et de genre ainsi que ceux des travailleuses et travailleurs du sexe.

Inscrivez-vous vite ! Les places sont limitées. Le webinaire sera bilingue et une interprète sera présente.

Ça vous intéresse ? Participez à la conversation ! Suivez @EyalaBlog sur Twitter, Facebook et Instagram, partagez, et parlez-nous des milliers de choses qui vous rendent #AfricaineEtPlurielle. C’est parti !

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